vendredi 17 mai 2013

jeudi 16 mai 2013

EMLV - PERS 2013

Rappel pour les étudiants : présentation ce vendredi 17 mai 2013 à partir de 13h. Amphi affiché sur l'intranet

dimanche 12 mai 2013

Les fonds "life settlement" de BNP Paribas

Medias, le magazine sur France 5 est vraiment intéressant. Dans le cadre d'une interview d'une journaliste de France 2 qui enquête sur la "moralisation de la finance", on apprend que l'équipe s'indigne du fait que BNP Paribas investisse de l'argent sur des fonds "life settlement". 

Qu'est ce que c'est ? Edubourse donne une réponse : ce sont des rachat de polices d'assurance-vie par un tiers qui bénéficiera des avantages de cette dernière. Autrement dit, alors qu'une assurance vie (au sens réel du terme, et non pas au sens fiscal du terme) est émise par une compagnie d'assurance lambda, un intervenant autre, BNP Paribas par exemple, rachète le portefeuille, et fait travailler ses propres actuaires pour voir si les calculs de mortalité ont été bien faits. Si la mortalité des gens souscripteurs ou bénéficiaires est plus forte qu'initialement prévue, celui qui a racheté le portefeuille gagne de l'argent. 

Des explications sur les life insurance settlement ci-dessous ou sur MoneyWise



Là où on hallucine (mais il faudra attendre la diffusion du reportage mardi pour savoir ce qu'il en est), c'est que le journaliste de France 2 explique que BNP Paribas était assez ennuyé par cette découverte et qu'ils s'engagent à abandonner ce type d'investissements. 

On rêve ! Déjà, en quoi est-ce immoral d'acheter ces portefeuille de life settlement ? Si on en rejette le principe, alors il faut aussi que la journaliste s'indigne même de l'idée d'assurance sur la vie ! Les compagnies d'assurance (dont on a jamais parlé, depuis le début de la crise de Lehman) gagnent de l'argent en faisant des calculs actuariels. Il se trouve que les banques font aussi de l'assurance. Pourquoi BNP Paribas devrait s'excuser de faire son métier ? 
Si la moralisation de l'économie, c'est de ne pas faire d'argent sur la mort d'une personne, événement dont chacun conviendra, même chez BNP Paribas, qu'il s'agisse d'un événement triste au sens psychologique du terme mais inévitable au sens statistique, alors ça n'est pas juste le business du life settlement trading qu'il faut critiquer et arreter, mais aussi tout ce qui touche à la mort : LBO sur les pompes funèbres, développement des structures médicales dédiées au 4eme age, assurances décès rapatriement, et même les achats de biens immobiliers en viager !

En fait, ce que le journaliste voulait sans doute dire, c'est que les banques ne devraient tout simplement pas faire autre chose que de distribuer des crédits auto, maison et trésorerie ? Dans ce cas, pourquoi n'interpellent-ils pas le gouvernement sur le Glass Steagall Act, plutôt ? 
Enfin, espérons que ce journaliste a un compte bancaire chez Credit Coopératif, Triodos ou. la Poste !
Ca sera intéressant, de suivre ce reportage. Vraiment. 

Et un truc pour les étudiants, surtout les matheux : c'est peut-être bien eFinancialcareers qui a raison 

Le « meilleur métier » (financier) au monde prend sa revanche ! 

Et si des banques comme BNP Paribas sortent du business de l'assurance sur la vie, il est à parier que des plus petites et plus discrètes sociétés prendront le relais.