C'est en une de Contrepoints, l'Usine Nouvelle ou Boursier.com Ewald Nowotny, l'un des membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), s'est prononcé jeudi en faveur de l'interdiction pure et simple du trading à haute fréquence (HFT), estimant qu'utiliser des algorithmes mathématiques pour générer de telles transactions n'avait aucune valeur en pratique.
Le HFT, c'est quoi ? C'est, si on en croit Wikipedia, l'usage d'outils technologiques sophistiqués (!) pour trader des produits financiers. Investopedia ne donne pas une définition très éloignée. Si on met de coté l'aspect multiplication d'ordres annulés en fin de journée (qui certes est important), on ne voit pas très bien ce qui différencie le HFT du trading "normal". Ca fait longtemps que tout le secteur est informatisé. L'image d'Epinal, en Europe en tout cas, du type qui hurle sur un floor et qui voit ses cotations notées à la main et à la craie sur un tableau noir, c'est du passé.
En fait, se prononcer en faveur de l'interdiction pure et simple du trading à haute fréquence ressemble un peu à ces poussées récurrentes de luddisme. Ce qui est curieux, c'est que ce ne sont pas les professionnels qui protestent, mais tous les autres. En effet, il ne faut pas oublier que ce sont les employés du secteur financier qui sont les premiers affectés par le phénomène HFT. Il n'y a qu'à écouter les analystes de marché, qui voient la part d'incertitude s'accroitre quand ils pensent que, faute d'explication convaincantes, un nouvement de marché peut s'expliquer par une stratégie de trading algorithmique. Exemple concret : la baisse du prix du baril de pétrole, hier, attribué à une stratégie algo.
Même si on en avait la volonté, comment pourrait-on concrètement interdire le trading haute fréquence ? Il y aura toujours un type dans une pièce, avec un ordinateur, une bonne connection Internet et des capacités de programmation. Qui va lui dire qu'il ne peut pas acheter et vendre des titres ?
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