Le service public télévisuel poursuit dans l'explication de la crise économique actuelle. Bonne initiative ! Cependant, l'émission Le monde d'après de ce lundi 8 octobre 2012, avec Franz Olivier Giesbert, a évité certaines questions et a énoncé quelques inexactitudes.
- d'après #lemondedapres, Jérome Kerviel était "grassement payé". Or, il gagnait 50 000 euros par an, très loin des revenus des stars de l'économie comme Daniel Cohen.
- l'émission affirme que le subprime commence avec le 9/11. Certes, Allan Greenspan a bien eu une politique économique trop accomodante, mais le subprime date de 1995, avec l'adoption de la dernière révision du Community Reinvestment Act.
- contrairement à ce que raconte #lemondedapres, les crédits subprimes ont explosé non pas quand les taux d'intéret auraient remonté mais quand les prix de l'immobilier ont cessé de monter.
- Au sujet de la Grèce, l'explication du #lemondedapres est inexacte : Goldman Sachs n'a pas fait de prêt pour maquiller les comptes, ils ont titrisé les taxes aéroportuaires et les recettes de la loterie Grecque, sachant que le pays a poursuivi l'endettement après 2001 et la "qualification pour l'Euro" en finançant des Jeux Olympiques chers.
- Toujours au sujet du subprime, on se demande bien, si on dénonce les banques, pourquoi dans ce cas on ne dénonce pas les agents immobiliers ?
- Au sujet de la crise de 1929, le reportage le dit bien : ce sont des investisseurs endettés qui se sont trouvés incapables de rembourser les banques qui ont déclenché la crise. Alors pourquoi ensuite dire que les banques ont déclenché la crise ?
- Les produits dérivés mentionnés un peu plus tard ne sont pas nés dans les années 80 avec la "dérégulation" mais dès 1972 : Création à Chicago de l"'International Monetary Market", filiale du "Chicago Mercantile Exchange", pour gérer les contrats à terme sur devises étrangères
- Enfin, les liens entre la politique et le top management de la finance ne date pas des années 90.Déjà, dans les années 30, un certain Joseph Kennedy, ancien broker chez Hayden, Stone & Co et futur ambassadeur des Etats Unis au UK, a présidé la Securities & Exchange Commission.
#lemondedapres a enchainé les images spectaculaires, mais a évité deux questions clefs :
- et si la croissance n'avait rien de garanti ?
- et si on laissait les banques en difficulté faire faillite ?
Heureusement que Frédéric Oudéa était quand même la pour rappeler aux épargnants qu'il n'y a pas de rendement sans risque.
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