"50 milliards d’euros en Grèce, 70 milliards en Irlande, 40 milliards en Espagne : au sein de la zone euro, les États se sont vus contraint les uns après les autres – moyennant des sommes astronomiques – de venir en aide aux banques pour compenser les pertes subies suite à des prêts pourris. Mais qui sont les bénéficiaires de telles opérations ? C’est en posant cette question très simple qu’Harald Schumann, essayiste en économie et brillant journaliste, sillonne l’Europe. Et obtient des réponses pour le moins sidérantes. Car ceux qui ont été "sauvés" ne se trouvent pas – comme on tend à vouloir nous le faire croire – dans les pays en détresse, mais surtout en Allemagne et en France. En effet, une part importante des sommes débloquées finit dans les caisses des créanciers de ces banques sauvées. Quant aux financiers qui ont fait de mauvais investissements, ils se retrouvent protégés contre toute perte aux frais de la collectivité. Et ce contrairement aux règles de l’économie de marché. Pourquoi ? Qui encaisse l’argent ?"
Simplement, notons juste que le journaliste a oublié de préciser :
- la différence entre un créancier et un actionnaire
- le fait que ce soit moins les banques que les clients des banques, qui ont été sauvées
Un actionnaire, d'une banque comme d'une autre entreprise, c'est une personne physique ou morale qui met de son argent pour acheter une part d'une banque ou d'une entreprise, une action. Si la banque ou l'entreprise marche, l'actionnaire touche des dividendes. Si la banque ou l'entreprise ne marche pas, alors l'entité fait faillite, est liquidée et l'actionnaire perd son investissement. C'est le risque capitaliste.
Un créancier, c'est une personne qui détient une créance, c'est à dire une reconnaissance de dette. Dans une entreprise comme dans une banque, les épargnants, c'est à dire tous ceux qui ont un compte avec de l'argent dessus, sont des créanciers. Le créancier gagne quand la banque verse des intérêts, par exemple parce qu'elle a investi l'argent des clients sur des titres de dette à fort rendement comme la dete publique Grecque ou Espagnole.
Donc, demander, comme le fait le journaliste d'Arte, que les créanciers allemands de Deutsche Bank paient à la place des contribuables irlandais des dettes irlandaises est acceptable que si on envisage le fait que les épargnants ne perdent leurs économie.
Au vu du reportage d'Arte, il n'est pas certain que le journaliste ait vu les choses sous cet angle.
Sinon, qu'on se rassure, les actionnaires, eux, ont bien tout perdu. Nul besoin de rappeler comment a évolué le cours de bourse des actions des banques entre 2007 et maintenant.
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