Nos choix d'investissements dans ce concours commencé le 18 novembre 2019 ont permis d'atteindre la 469eme place du concours (sur 20 000 participants).
Initialement pensé comme un portefeuille plutôt value et concentré sur l'Europe, nos choix d'investissements ont évolué sur la période pour terminer sur un portefeuille growth composé de valeurs américaines et une grosse composante de cash.
Autrement dit, c'est une performance qu'il faudrait analyser sur le long terme, ou au moins sur une période un peu plus longue que 3 mois.
Sur le long terme, les super tendances sont le driver des actions sur lesquelles investir à long terme. On peut penser à l'urbanisation, à la transition énergétique, le besoin en eau et les problématiques environnementales, les pénuries (sable, potasse) mais aussi les opportunités comme l'exploration spatiale (notamment minière) ou sous-marine.
Il faut aussi des titres sur lesquelles une action activiste est susceptible de venir, puisque les catalystes émergent rarement d'eux-mêmes.
Enfin, l'univers de l'investissement ne se limite pas au marché actions, même s'il a pour avantage d'être organisé et relativement liquide. Des opportunités existent dans d'autres classes d'actifs.
Mais le CAC 40, par exemple, qui a clôturé à 5 971.79 points alors qu'il a débuté l'année à 5 978.06 points, est finalement stable, malgré l'environnement qui a vu passer : le Moyen Orient (et l'escalade US-Iran), les manifestations un peu partout dans le monde, de Hong Kong à Paris, en passant par Beyrouth ou Santiago de Chile, ou, maintenant, le coronavirus Chinois.
D'après les experts réunis en ce moment à Davos à l'occasion du World Economic Forum, ceux ci ne sont pas les plus importants. Le vrai risque réside désormais dans le risque climatique.
Un nouveau risque systémique est apparu : le Liban. Et il est sérieux.
"Les banques libanaises, à court de liquidités, ont restreint les retraits, provoquant la fureur des déposants. Le Liban pourrait se retrouver en défaut de paiement sur sa dette qui pèse plus de 150 % du PIB", nous apprend la Croix du 20 janvier 2020.
Selon Reuters, "Lebanon’s new government faces huge upcoming debt repayments and a currency peg at breaking point, but it may already have run out of the hard cash firepower it needs to tackle these problems. "
Le Middle East Eye parle même de scènes de type bank run. Les Libanais ont à faire face à des queues interminables pour retirer leur argent à la banque.
Or, et même si le Liban est un petit pays (6.5 millions d'habitants), la France se maintient parmi les premiers partenaires commerciaux du Liban. D’après les Douanes françaises, le volume des échanges commerciaux entre la France et le Liban a atteint 802 M€ en 2018.
Le risque Liban s'ajoute aux autres sources de tensions qui affectent le marché, comme le coronavirus.
On nous annonce que le virus de pneumonie apparu en Chine a déjà provoqué 9 morts et 440 cas. Clairement, sur les marchés, le risque lié à l'épidémie se propage et impacte les valorisations : Kering -2,07%, Air France KLM -2.61% ...
Face à ces actions, s'opposent les valeurs dites valeurs refuge.
Mais qu'est ce qu'une valeur refuge ? Le Yen ? L'Or ? Etant donné que le Japon semble aussi touché par le risque virus, sur le plan sanitaire, on ne saurait promettre que le Yen puisse durablement profiter d'un problème de cette nature en Chine.
Reste le franc suisse, qui résiste, mais surtout des actifs complètement décorrélés, comme les futures sur le blé, par exemple (coté sur le CBOT).
Etant donné la récente remontée du Vix, on peut raisonnablement penser que l'univers action risque d'être plus volatile durant les prochaines semaines.
Ce lundi, les volumes et le newsflow ont été particulièrement peu importants, en raison duMartin Luther King Day. Il s'agit de la fête observée au niveau fédéral américain, tous les 3emes lundi de janvier, en mémoire de la date d'anniversaire de Martin Luther King. Wall Street était donc fermée.
C'est l'occasion de se souvenir du fait que les Etats Unis représentent la moitié de la capitalisation boursière.
Les choix de financement des entreprises, par dette ou par fonds propres, ainsi que les choix liés au financement de la retraite, par répartition ou par capitalisation, mais aussi l'appétence pour le risque expliquent les différences entre pays.
Ainsi, dans un pays où chacun finance sa retraite en épargnant, et ou le financement en fonds propres est possible même pour les entreprises qui ne gagnent pas encore d'argent, la bourse joue son role.
Le Wall Street Journal, qui s'appuie sur une étude du professeur de finance Jay Ritter, de la University of Florida, nous apprend qu'en 2018, plus de 80 % des sociétés ayant rejoint les marchés américains cette année, en 2018, perdaient de l'argent un an plus tôt. Autrement dit, une majorité des IPO ont concerné des entreprises encore en phase de croissance et développement.
Et, fin 2019, selon des données de la Société Générale, 4 entreprises américaines cotées sur 10 ne dégagent aucun profit. Une proportion qui n'avait plus été observée depuis la fin des années 1990 aux États-Unis, note Trading View BFM Business. Autrement dit, une part significative des entreprises cotées en bourse aux Etats Unis ont des actionnaires qui misent vraiment sur le long terme.
A l'aune de ces chiffres, et au vu de la nécessité de tout faire pour développer la culture actionnariale en France et en Europe, on comprend mieux les regrets formulés par Charles-Henri d'Auvigny, de la F2iC, sur l'IPO de la Française des Jeux. Celle si a simplement consisté à faire bénéficier l'Etat, ancien actionnaire majoritaire de la FDJ, d'un mécanisme de liquidité, sans accompagner l'opération d'une augmentation de capital visant à financer du développement et des projets d'avenir.
Nous sommes en période de vœux. Et que souhaiter de plus, en ce qui concernent les marchés financiers, que le fait de dessiner le profil des actions qui pourraient surperformer en 2020 ?
Pour effectuer un investissement boursier long terme, il faut se concentrer sur les fondamentaux.
Les bureaux d'analyse financière, comme Crédit Suisse, réfléchissent sur ce sujet depuis fin novembre 2019. Leurs conclusions : se concentrer sur les entreprises qui versent des dividendes stables et dont les marges ne sont pas trop susceptibles d'être remis en cause.
Les zones et secteurs préférés sont : les Etats Unis hors secteur santé, les actions suisses, l'informatique et la technologie, ainsi que le secteur financier.
Gregori Volokhine, directeur de de Meeschaert Financial Services, début janvier 2020, trace aussi les perspectives pour le marché US.
La mise à jour de la Goldman Sachs conviction list est disponible sur 247wallstr. Dans cette conviction list, on trouve des actions telles que BioMarin Pharmaceuticals, Cheniere Energy, First Solar, LyondellBasell ou Wingstop.
/
Eric Galiègue, de Valquant Expertyse, privilégie les cycliques, note Boursorama
Graham Secker, stratège chez Morgan Stanley, «sur-pondère» les actions européennes (au détriment des États-Unis), les actions décotées dites «value» (y compris les financières), qui profitent d'une remontée des indicateurs avancés PMI et des taux longs, et les valeurs britanniques (très bon marché). Il voit un potentiel supérieur à 10% sur des titres comme Renault, Ipsen, Vivendi ou Axa.
Le "Wall Street’s favorite stocks for 2020", selon le consensus Factset, cité par CNBC, nous explique que 10 actions du S&P 500 sont recommandées par 80 % des analystes qui les couvrent; avec un potentiel de hausse d'au moins 10% en 2020, selon les projections et valorisations de ces analystes.
Ces actions sont les suivantes :
Le département Equity Research de la RBC Capital Markets a publié ses top picks; ils sont sur Wallstr 24/7. On y trouve Salesforce, STAG, Truist Financial, Gilead Science ou encore NCR.
Le Revenu note que les actions suivantes devraient faire l'actualité en 2020 :
Aéroports de Paris, qui pourrait faire l'objet d'une privatisation
Altran (que le Revenu conseille de vendre dans le cadre de l'OPA de Cap Gemini)
Engie
Euronext
Europcar
Renault
Peugeot et Faurecia (que le Revenu conseille, respectiment, à la vente et à conserver)
Le CAC 40 a terminé la semaine à 6 100.72, en hausse de 1.07% par rapport au début de semaine.
Le BEL 20, lui, a clôturé à 4 007.20 points, en progression de 0.57% par rapport au début de semaine.
Enfin, le Dow Jones a fini la semaine a 29 348.10 points, un plus haut.
La saison des publications vient de commencer. Donc nous n'avons pas encore de vue exhaustive sur le marché. Mais selon le cabinet Factset, un peu plus de 8% des entreprises du S&P 500 ont déjà publié leurs résultats. Et près de trois quart d'entre elles dépassant les attentes des analystes. C'est impressionnant.
On comprend mieux le gap de croissance entre l'UE et les US.
Un dossier qui alimente la controverse, c'est bien Tesla.
L'action serait devenue la plus shortée du marché US.
Il faut dire qu'avec la performance sur les 30 derniers jours (en ligne droite de 400 à 550 dollars), en détenir a, jusqu'ici, été une bonne affaire.
Est ce que ca fait sens que la capitalisation boursière de Tesla vaille plus que GM et Ford réunis ?
En terme de perspectives de long terme, on peut effectivement se poser des questions. Si l'automobile thermique disparait du paysage pour des questions de moindre disponibilité du pétrole abondant et bon marché, ou pour des questions climatiques, combien faudra t-il construire de centrales nucléaires ou de parcs alternatifs (solaires, éolien, avec ce que cela suppose sur l'intermittence énergétique) pour alimenter un parc de véhicules routiers alternatifs ? Et dans ce contexte de pénurie, la priorité sera t-elle de continuer à rouler, en Tesla ou dans une autre voiture, d'ailleurs ?
Clôture à 6 029.10 points pour l'indice CAC 40, après avoir commencé la journée à 6 042.72.
Cette variation minime de l'indice phare parisien illustre bien l'indécision qui prédomine, avec, dans ce paysage, des dossiers qui émergent.
Peugeot, plus forte baisse du CAC 40 à la clôture de ce mercredi 15 janvier 2020 (-2.96%) est censée illustrer le surcroit de défiance vis a vis des cycliques, soulignant l'incertitude sur la phase du cycle économique dans laquelle l'Europe se trouve actuellement.
Rien, dans la macro, ne vient éclairer la siuation bien qu'objectivement, les statistiques ne sont pas non plus trop négatives. Selon les stats d'Eurostat, par exemple, la production industrielle n’a augmenté que de 0,2% dans la zone euro au mois de novembre et elle a diminué de 0,1% dans l’Union européenne. C'est peu mais pas encore indicateur d'une franche récession.
CapGemini, plus forte hausse du CAC 40 à la clôture du mardi 14 janvier 2020 ?
Forcément, en relevant son offre sur Altran, de 14€ à 14,50€ par action, dans le cadre de son OPA sur son concurrent, Capgemini est en train de céder une partie des synergies de cout attendues aux actionnaires de sa cible.
Pas certain pour autant que l'un des principaux animateurs du dossier, le fonds activiste Elliot, n'apporte ces titres à l'offre puisque 14,50€ reste bien en dessous de leur propre objectif de cours (lire https://www.fairvalueforaltran.com/)
La earning season a commencé, et on reste toujours époustouflé par la rapidité avec laquelle des organisations géantes comme JP Morgan, à l'aide de ses auditeurs (en l'occurrence PriceWaterhouseCoopers), arrivent à sortir en deux semaines après la clôture des comptes annuels.
Pourtant, dans l'industrie financière, on peut raisonnablement dire que les problématiques opérationnelles ne sont pas simples à traduire en terme de comptabilité.
Prenons les produits dérivés. La norme IFRS 9, qui remplace l'IAS 39, implique, de l'aveu de PwC, une possible volatilité accrue du compte de résultat (lire IFRS 9, Financial Instruments Understanding the basics). Un simple communiqué de presse de communication financière ne donne pas assez de précisions sur l'importance de ces risques, dont la nature est évoquée par le magazine Risk.net.
L'arbitrage entre rapidité de publication et exactitude des chiffres n'a rien d'évident.
Cette semaine, l'indice phare de la bourse de Bruxelles, le BEL 20, a gagné +0.63%, pendant que le CAC 40 parisien progressait de de +0.39%, et que le Dow Jones New Yorkais, après avoir tengenté les 29 000 points en séance, clôturait la semaine à +1.26%.
En revanche, notre portefeuille, principalement composé de valeurs américaines, a gagné 0.92% (ce qui dans l'absolu est positif, mais ce qui nous ramène en dessous des 1000 premiers du concours (nous faisans perdre 500 places), suite à deux allers retours perdants sur la biotech belge Asit, ultra volatile, et sur la belle mid cap belge Euronav.
Après une semaine passée focusée sur les problématiques géopolitiques et la macro, la semaine prochaine, la earnings season donnera quelques indications plus micro avec les résultats d'entreprises comme Delta Air Lines, JP Morgan ou Schlumberger.
Dans le contexte actuel de réforme du système français des retraites, portée par le gouvernement d'Edouard Philippe, une polémique a émergé.
Il s'agit de la place de BlackRock (1) dans l'élaboration de cette proposition de réforme.
En effet, alors que le système français de retraites, imaginé en 1942 (2), repose sur le principe des retraites par répartition (3) et sur l'existence d'un régime général et de régimes particuliers (y compris un dispositif par capitalisation boursière, accessible aux fonctionnaires, appelé Préfon), les manifestants et les opposants à la tentative d'évolution du système de retraite ont non seulement soupçonné le gouvernement de vouloir, in fine, proposer la généralisation de la capitalisation, mais aussi d'être influencé par la société BlackRock, une société new yorkaise active dans le domaine de la gestion d 'actifs.
Il faut dire que Emmanuel Macron, et par extension l'ensemble de la majorité actuelle, est régulièrement accusé, de par son début de carrière en banque d'investissement chez Rothschild, d'être le "président des riches". Il est donc aisé de vouloir établir une connexion entre des soi-disant velléités de privatisation et la politique actuelle de la majorité.
Mais en plus de ce terrain, alors que la polémique BlackRock montait dans la presse et parmi une partie du personnel politique, le président de BlackRock France, Jean-François Cirelli (4), ancien Président de Gaz de France, a été décoré de la légion d'honneur.
Les spécialistes du marketing et de la communication approuveront sans doute le terme de "timing désastreux", même s'il s'avère qu'en réalité, il s'avère que Jean-François Cirelli n'a pas "reçu" la Légion d'Honneur ce 1er janvier 2020, il a été élevé au grade d'officier de la Légion d'Honneur alors qu'il était déjà chevalier de la Légion d'Honneur depuis le 25 avril 2006. Cette distinction a été reçue en même temps que beaucoup d'autres personnes, comme nous le révèle le Journal Officiel (5).
Toujours est-il que, dans ce contexte, un documentaire allemand recommandé par Télérama (6), diffusé par Arte en septembre dernier, et depuis disponible sur YouTube, connait un certain succès et accrédite les thèses d'une nécessaire méfiance. Comme l'écrivent Ludovic Dupin et Anne-Catherine Husson-Traore, de Novethic : "Le spectre de la "finance ennemie" revient hanter la réforme des retraites" (9).
Cette personalisation va même jusqu'à l'organisation de manifestations dans les locaux parisiens de BlackRock, sans doute en violation des lois sur la propriété privée et sur les déclarations obligatoires des manifestations auprès de la préfecture (Mais il doit s'agir d'un détail).
Sans même se prononcer sur le fait que BlackRock ait ou non cherché à influencer le gouvernement sur le projet de réforme des retraites (et les spécialistes du lobbying semblent plutôt penser que les leaders français de la gestion d'actifs ont bien plus de poids que BlackRock sur la sphère politico-administrative en général), le documentaire d'Arte pose problème : il contient énormément d'erreurs qui ont sauté aux yeux des professionnels du secteur financier.
Etant donné qu'Arte étant une chaine de télévision attachée à la vérité et la non diffusion de fake news (9), il aurait été intéressant qu'ils fassent débunker ce documentaire par des financiers, ou au moins des professeurs de finance en université dont on ne pourrait pas remettre en cause la valeur de leurs propos. Ceci aurait permis de ramener un peu de sérénité dans un débat public compliqué.
Quelles sont ces erreurs factuelles ?
Sur ce document d'une durée de 90 minutes, elles commencent à la 7eme seconde. La journaliste affirme "l'argent [...], personne n'en possède davantage que l'investisseur financier BlackRock.
Le problème, c'est que BlackRock ne possède pas 6 milliards de dollars d'actifs. Elle a 6 milliards de dollars d'actif sous gestion, ce qui est un peu différent.
BlackRock eux-mêmes reconnaissent gérer "others' people money", et non pas leur argent. BlackRock n'est pas un fond d'investissement, mais une société de gestion d'actifs.
Assimiler possession et gestion, ou confondre fonds d'investissement et société de gestion reviendrait à dire que Carrefour, Auchan ou Intermarché, c'est la même chose que Danone, Nestlé ou Unilever. C'est important de comprendre que BlackRock ne gère pas son argent mais celui de ses clients car un des principaux risques liés à l'existence d'une si grosse société de gestion, ce n'est pas le risque de pertes mais le risque de liquidité.
On aurait également pu critiquer l'assomption de départ, "l'argent gouverne le monde". Si l'argent gouvernait le monde plus que les idées, aurait-on assisté au Brexit, élection lors de laquelle des électeurs britanniques ont clairement dit que l'économie était moins importante que l'attachement à la nation ?
D'ailleurs, si l'argent, et non pas les idées, gouvernait le monde, les français auraient depuis longtemps adopté un régime de retraites par capitalisation, afin de bénéficier de la hausse des marchés et du mécanisme des intérêts composés, plutôt que de faire reposer un mécanisme de solidarité sur une impasse démographique.
Ensuite, à la 38eme seconde, la journaliste se demande "pourquoi en sait-on aussi peu sur le plus grand des géants de la finance mondiale ?".
Il s'agit sans doute d'une question purement réthorique puisque BlackRock est cotée en bourse, sur le New York Stock Exchange. A ce titre, la société publie donc un rapport annuel librement consultable sur le site web de la société (10) et sur le site du régulateur américain, la SEC.
En outre, quasiment tous les employés de BlackRock sont sur LinkedIn. Nous n'avons donc pas exactement affaire à une société cachée, comme peuvent l'être des multinationales non cotées et qui ne publient pas leurs comptes de manière détaillée comme les barres chocolatées Mars, les parfums Chanel, ou le Bolton Group (qui possède les colles Uhu ou la marque Saupiquet).
A la 52eme seconde, le documentaire cite un homme qui affirme "I think BlackRock is an extremely dangerous company". Cet homme, c'est Carl Icahn, un financier "corporate raider" très respecté dans le milieu des hedge funds pour ses performances activistes depuis les années 1980's. Il est assis à coté de Larry Fink, le PDG de BlackRock, dans un forum économique, et il s'exprime non pas contre le concept de société de gestion géante, mais contre le problème spécifique du risque d'illiquidité des Exchange-Traded-Funds (ETF), dont BlackRock est l'un des principaux fournisseurs, à travers sa filiale iShares. Carl Icahn ne porte pas de jugement moral sur BlackRock (11). Carl Icahn critique aussi la politique des banques centrales dont la Fed.
Ensuite, à la 3eme minute, le journaliste semble confondre croissance du cours de l'action de l'entreprise et croissance de l'activité de l'entreprise. Il affirme "BlackRock ne cesse de croitre. Depuis son introduction en bourse en 1999, son cours est monté jusqu'à plus de 400 dollars". Il aurait été préférable d'affirmer "La valorisation des actions de BlackRock ne cessent de croitre" ou alors dire "BlackRock ne cesse de croitre. Ses bénéfices ont explosé depuis 1999".
Certes, sur le long terme, la progression de la valorisation d'une entreprise reflète sa croissance, mais ce lien n'est ni automatique ni permanent.
A titre d'illustration, on constate que le cours de BlackRock a fortement chuté en 2018.
La société a t-elle pour autant perdu en importance opérationnelle dans la même proportion au cours de cet exercice ? Ce n'est en tout cas pas ce qu'indique la publication du Q4 2018, avec un AUM en baisse d'uniquement 5% au cours de la période.
Sur le concept d'Exchange Traded Fund (ETF) expliqué par le journaliste à partir de la 8eme minute, le journaliste affirme que, étant donné les caractéristiques de la gestion indicielle version ETF, "plus personne ne décide des actions qu'il faudrait acheter". Ce bel hommage au stock picking et à la détention directe de titres néglige le fait qu'un grand nombre de fonds traditionnels sont aussi benchmarckés, et donc n'offrent pas toute la liberté à leurs gestionnaires de choisir tous leurs titres ? Qui peut penser que les SICAV CAC 40 ne sont pas forcées d'acheter du Total et du LVMH ? Et qui peut croire qu'à partir d'une thématique donnée, qu'il s'agisse d'un fonds Or ou d'un fonds marchés émergeants, l'épargnant final a une quelconque influence sur la sélection de titres du gérant ?
A la 12'49'', le journaliste affirme que "depuis la crise financière, l'Europe est unanime sur un point. Plus jamais l'argent du contribuable ne doit servir à sauver les banques".
Rien n'est moins sûr.
En cas de nouvelle crise financière mettant en danger l'existence d'une banque systémique, nous pouvons parier sur le fait que les états feront "whatever it takes" pour sauver les banques dans la mesure du possible.
Après tout, en 2017, l'état italien n'a t-il pas organisé le bailout de la banque Monte dei Paschi di Siena, pour ne citer qu'un exemple (12) ? Et quid de la garantie de l'état de Basse Saxe envers la Norddeutsche Landesbank ?
A la 15'33", le documentaire affirme que le flash crash de 2010 est dû aux ETF. Mais ce n'est pas ce que dit la CFTC (13), qui attribue le flash crash à une manipulation sur les dérivés (en l'occurrence, des futures sur le S&P) ainsi qu'au high frequency trading. En revanche, la où le journaliste a raison, c'est quand il souligne le risque de liquidité sur les ETF, surtout en période de crise.
A partir de la 20'59", le propos devient incompréhensible. Comment, à partir d'un compte titre investi en ETF, un épargnant, dans le cadre de son épargne retraite, peut-il recevoir une pension ? Au mieux, il s'agit d'un raccourci laissant penser que le journaliste fait référence à une sorte de gestion conseillée.
A 27'08"", le journaliste regrette que "ce qui se passe à l'intérieur de la société ne fuite presque jamais". Pourtant, il s'agit des conditions normales de fonctionnement d'un grand nombre d'institutions (et pas seulement les entreprises) y compris celles sur lesquelles il pourrait y avoir un controle externe et dont les décisions impactent largement au delà du cercle des seuls salariés.
Par exemple, que savent les citoyens et contribuables des réunions qui doivent nécessairement avoir lieu au sein du Ministère de l'Education Nationale (un des plus gros employeurs au monde) pour définir les programmes et l'organisation de l'école ? Rien.
Que savent les clients, les partenaires, les médias et l'administration de la façon dont la SNCF gère son programme de yield management ? Rien.
Quelle est l'influence des électeurs sur les décisions prises en commission (et non pas en hémicycle) à l'Assemblée Nationale ? Elle est nulle. Il n'y a même pas de publication de calendrier de ces réunions.
Le secret des affaires n'est donc pas spécialement une caractéristique de BlackRock.
Le passage sur l'ESG et sur le décalage entre l'affichage de la volonté d'une meilleure éthique, en opposition avec des investissements parfois non éthiques, à partir de la 41eme minute, est un débat très interessant. En effet, la société BlackRock, de par l'importance des sommes d'argent gerées, doit-elle investir ou non dans des titres non éthiques comme l'armement ?
Il existe un débat sur l'investissement socialement responsable. Le débat porte sur la façon dont il faut sélectionner ou exclure les titres. Faut-il, à l'intérieur d'un même secteur, privilégier les titres les plus vertueux et exclure les titres les moins vertueux, ou bien faut il exclure tous les titres des secteurs considérés comme non vertueux ?
Le reportage prend l'exemple de la détention de titres Rheinmetall, entreprise allemande qui vendrait des armes en Arabie Saoudite, et ce alors que le gouvernement allemand veut que les entreprises allemandes cessent leurs relations avec ce pays.
Il n'y a pas de réponse simple à ce genre de question, et ce d'autant plus que la notion même d'éthique est contingente et fluctuante dans le temps. Est-il éthique de produire des avions de ligne ? Des automobiles ? De la nourriture industrielle ? De la viande ? Est-il plus juste, du point de vue moral, d'exporter des produits laitiers en Russie (autre pays que nous avons boycotté) ou de construire et exploiter des prisons au Royaume-Uni, un pays ami ?
Mais ce qui est certain, c'est que ce genre de dilemme n'est pas lié aux marchés financiers. Une entreprise publique peut recevoir l'aval de l'Etat pour vendre des produits et des services à usage militaire à des états dictatoriaux.
A la 47eme minute, le banquier d'investissement interviewé énonce une contre vérité. Non, du point de vue du patron d'une boite cotée, il n'est pas forcément plus avantageux d'avoir à son capital quelques gros asset managers possédant 5 ou 7% du capital, plutôt qu'une multitude de petits actionnaires. La preuve qu'il s'agit d'une contrevérité réside dans le fait que le reportage montre que BlackRock, de part son pourcentage dans le capital des entreprises, a du poids et discute d'égal à égal avec les managements.
En ce qui concerne les investissements dans les "énergies sales" mentionnées à la 50eme minute, ne nous y trompons pas. Même si BlackRock et l'ensemble des financiers occidentaux cessaient de financer les énergies fossiles, cela n'empêcherait pas le reste de la planète, c'est à dire 70% de l'humanité, de continuer à développer le secteur (14).
Ensuite, le documentaire s'attaque à un point intéressant : le capitalisme de connivence.
BlackRock, de par sa taille, est en mesure de discuter avec les gouvernements, voire de les influencer. Chacun conviendra du fait que c'est un problème, même s'il n'est pas spécifique à BlackRock.
Néanmoins, et malgré les critiques que l'on peut formuler, ce documentaire a quand même pour qualité de rappeler l'importance du problème des établissements systémiques, qu'il soit du coté du shadow banking comme BlackRock, du coté de banques régulées, connues et identifiées.
D'ailleurs, les débats intéressants soulevés par ce reportage, sont, en définitive, les suivants :
comment lutter contre le capitalisme de connivence (15) et restaurer de vrais mécanismes de concurrence ?
le shadow banking est-il vecteur de risques systémiques accrus pour la finance ?
Au final, on peut affirmer que BlackRock est un organisme ni malfaisant ni bienveillant, simplement une entreprise qui a profité et de la taille de son marché domestique, et de la crise qui a frappé Barclays et l'ensemble du système financier, pour grossir de manière organique aussi bien que par croissance externe, et qu'il n'y a pas de raisons de penser que BlackRock pèse plus sur le débat sur les retraites que ses concurrents.
On pourrait même ajouter que les français ont de toutes façons déjà fait leurs choix et voté avec leur portefeuille. Inquiets face à la crise du système par répartition, les français ne plébiscitent-ils pas avant tout massivement, non pas l'investissement en actions ou autres produits financiers, mais l'immobilier, d'une part, et la détention de cash sur des comptes qui ne rapportent rien, d'autre part ?
Le CAC 40 a gagné 0.19% à 6 042.55 points.
Le BEL 20 a progressé de 0.84% à 4 013.98 points.
Quand au Dow Jones, il termine également dans le vert avec une hausse de 0.74%, à 28 956.90 points.
La situation est quand même un peu paradoxale. Alors que le Moyen Orient connait une situation de très forte tension, finalement les marchés gardent leur calme, loin de l'agitation du début de semaine.
Le VIX est en baisse continue depuis le début de la semaine.
Comme nous le disions vendredi dernier, non, la "3eme guerre mondiale" n'est pas encore la.
En terme de spectacle, la conférence de presse de Carlos Ghosn a tenu toutes ses promesses. L'ancien patron de Nissan Renault s'est montré combatif, et même drôle à certains moments.
De plus, sur le plan juridique, il semble sûr de son coup.
Toutefois, et ce sans dénier les capacités managériales extraordinaires de Carlos Ghosn, cette conférence de presse a montré à quelle points les responsabilités, dans les grands groupes, étaient diluées, et la gouvernance, faible, surtout quand des actionnaires type Etat Français s'en mèlent.
Les multinationales mettent donc à la disposition de leur top management des voitures, des avions, des maisons ... et rien ne semble avoir changé depuis Teldar Paper et ses 33 vice présidents.
La volonté d'aligner les intérêts des managers avec celui des actionnaires est un sujet de réflexion ancien, qui ne semble pas trouver de solution simple. Et l'essor actuel de l'ESG n'y change rien. Arnaud-Cyprien Nana Mvogo
C'est la 35eme journée du Concours Le Rallye Boursier de l'Echo/De Tijd et grâce à la réduction de notre exposition aux actions, pour une part accrue du portefeuille en cash (36% de cash pour 64% du portefeuille en actions), nous parvenons à maintenir notre classement, dans les 500 premiers du classement, ainsi que notre rendement, toujours au dessus de 10%.
Pendant que le CAC 40 perdait -0.02% pour terminer la séance à 6 012.35 points, que le BEL 20 gagnait +0.33% à 3,984.73 points et l'indice Dow Jones cédait -0,42% à 28 583,68, nous avons bénéficié de la hausse de +3.88% de Tesla, ce qui nous a permis de contrebalancer les pertes sur une biotech belge, Asit Biotech.
Demain, le mercredi 8 janvier 2020, la journée sera relativement pauvre en statistiques.
Nous attendons, aux Etats-Unis, la publication du Rapport hebdomadaire du Département à l'énergie sur les stocks pétroliers domestiques, à 16h30, et, en Europe, les Commandes industrielles allemandes, qui seront publiées à 08h00. Ce seront les deux seuls markets movers macro, ce qui laissera de la place aux corporate news, comme la conférence de presse de Carlos Ghosn, à l'occasion de laquelle, n'en doutons pas, sera évoqué le cas Renault.
Ce n'est pas complètement intuitif, puisque l'image de l'efficacité des day traders surfant sur le bruit persiste. Le concours de l'Echo/De Tijd, à ce titre, en facturant des frais fictifs de commission à chaque trade, tend au réalisme dans le sens où il rappelle que l'industrie de l'intermédiation financière, elle, a intérêt à ce que les portefeuilles tournent rapidement.
En revanche, il était de bon ton, depuis vendredi, d'être un minimum actif, afin de rebalancer son portefeuille sur les Etats-Unis.
Le découplage est flagrant.
Pendant que le CAC 40 perdait -0.51% en clôturant à 6 013.59 et que le BEL 20 évoluait dans les mêmes proportions en perdant -0.57% et en terminant la journée à 3 971.78 points, le Dow Jones Industrial Index gagnait +0.24% à 28 703.38 points.
L'Europe subit complètement les incertitudes liées aux problématiques géopolitiques, pendant que les Etats Unis restent tirés par les actions qui performent depuis plusieurs mois, comme Apple , Facebook (+1.88% aujourd'hui) ou Alphabet (+2.67%).
Il n'y a pas de raison, à ce stade, pour que cela change à court terme.
En revanche, ce qui pourrait changer, à court terme, c'est le profil de l'action Renault.
Les stratégistes ne voyaient pas de facteurs de soutien aux niveaux actuels de valorisation des marchés. Mais ils ne trouvaient pas non plus de raison de croire à un rerating.
On peut dire que l'actualité de la nuit dernière leur a fourni un bon prétexte pour ajuster leur scénario.
Maintenant que nous sommes face à ce signe noir qui, vu d'Europe, a un tout petit commencement d'air de Sarajevo 1914, que va t-il se passer ? Face à l'assassinat ciblé du General Soleimani, l'Iran a déjà promis qu'il chercherait à se venger.
Les conséquences boursières n'ont pas tardé. Logiquement, le pétrole a un peu monté et les compagnies aériennes comme Air France KLM ou Lufthansa se sont effrondrées.
Inversement, Northrop Grumman et Lockheed Martin ont fait mieux que résister, et il n'y a pas de raison pour que le trend ne se prolonge pas pour des acteurs comme General Dynamic qui apparaissent raisonnables du point de vue des multiples.
Toutefois, nous ne sommes pas en 1991. Nous sommes en territoire inconnu. Le conflit qui s'annonce ne se concentrera pas sur des batailles de tanks à l'ancienne, ou alors juste en complément d'une palette d'outils dont le public n'aura pas forcément conscience immédiatement.
Dans ce contexte, que le CAC 40 termine dans le vert (tiré par Thales, Total et TechnipFMC) est vraiment une belle performance.
Le premier jour de cotation de l'année a été animé, avec un CAC 40 terminant en hausse de 1,06% à 6 041,5 points, un BEL 20 à 4 015,93 , en hausse de + 1.52% et un Dow Jones à 28 868,80, en progression de +1.16%.
Toutefois, les thèmes d'investissement qui feront 2020 ne sont pas encore fixés. Les stratégistes sont partagés entre la poursuite du thème Growth ou le retour du thème Value.
Cette après midi, seules des statistiques secondaires sont sorties. Elles n'ont pas permis de se faire une idée plus précise de l'état de l'économie mondiale, à commencer par les US.
Demain, avec la publication de l'ISM Manufacturier, nous y verrons un peu plus clair.
L'année 2019 et ses niveaux record de valorisation des marchés est finie.
Que nous disent les prévisionnistes et les stratégistes de marché pour 2020 ?
En premier lieu, plusieurs éléments : d'une part, tout a monté. Contrairement à 2018, l'année dernière a été un bon cru pour beaucoup de classes d'actifs. Sur Portfoliovisualizer.com, on voit que les Short Term Treasury, le US Bond Market, les Global Bonds (Unhedged) ont moins performé que les actions ou les REITS, mais toutes les classes ont eu des retours positifs.
Autrement dit, la situation a été exceptionnelle. Quels en ont été les moteurs ? L'éloignement des perspectives de récession ? Les interventions des banques centrales ? Le maintien de la forte profitabilité des entreprises cotées en bourse ? La moindre prégnance des problématiques géopolitiques ? Le FOMO ?
Pour Florence Barjou, responsable de la gestion multi-asset chez Lyxor AM, les explications sont un peu "ex-post". La liquidité banque centrale est un bon facteur explicatif.